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L'hypnose

La définition de l'hypnose


Le terme « hypnose » désigne à la fois un état particulier de conscience et l’ensemble des techniques utilisées pour parvenir à cet état de conscience. Afin de ne pas confondre les deux désignations, il est de coutume de laisser le terme en minuscule pour parler de l’état de conscience (« hypnose ») et de mettre une majuscule au mot lorsqu’on parle de la technique (« Hypnose »).

Vous trouverez ci-dessous notre définition de ce qu’est l’hypnose, plus quelques autres versions d’origines différentes, ainsi que la classification des 4 formes d’Hypnose les plus connues : l’Hypnose Classique (ou « traditionnelle »), l’Hypnose Ericksonienne, la Nouvelle Hypnose et l’Hypnose Humaniste.

 
Définitions de l’hypnose (en tant qu’état)

Ce qu’en dit le dictionnaire Larousse (2000) 1- État de conscience particulier, entre la veille et le sommeil, provoqué par la suggestion. 2- Ensemble des techniques permettant de provoquer un état d’hypnose, utilisées notamment au cours de certaines psychothérapies.

Pour Milton Erickson (1980) Un état de conscience dans lequel vous présentez à votre sujet une communication, avec une compréhension et des idées, pour lui permettre d’utiliser cette compréhension et ces idées à l’intérieur de son propre répertoire d’apprentissages.

Pour Daniel Araoz (1982) Un état dans lequel les facettes mentales critiques sont temporairement suspendues, et où la personne utilise principalement l’imagination ou les processus de pensées primaires. Le niveau d’hypnose, sa « profondeur », dépend du degré d’implication imaginaire.

Pour André Weitzenhoffer (1988) Précisons que les états de transe seraient un sous-groupe des EMC ; les états hypnotiques étant eux-mêmes un sous-groupe des états de transe. [NDLR : on peut donc être « en EMC » sans forcément être « en transe », comme on peut être « en transe » sans être forcément en état d’hypnose].

Pour Jean Godin (1991) C’est un mode de fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, grâce à l’intervention d’une autre personne, parvient à faire abstraction de la réalité environnante, tout en restant en relation avec l’accompagnateur. Ce  » débranchement de la réaction d’orientation à la réalité extérieure », qui suppose un certain lâcher-prise, équivaut à une façon originale de fonctionner à laquelle on se réfère comme à un état. Ce mode de fonctionnement particulier fait apparaître des possibilités nouvelles : par exemple des possibilités supplémentaires d’action de l’esprit sur le corps, ou de travail psychologique à un niveau inconscient.

Pour Léon Chertok (1979) L’état hypnotique apparaît donc comme un état de conscience modifié, à la faveur duquel l’opérateur peut provoquer des distorsions au niveau de la volition, de la mémoire et des perceptions sensorielles – en l’occurrence dans le traitement des informations algogènes (de la douleur).

Pour Michel Kérouac (1996) Un état et/ou un processus de conscience modifiée, produit par une induction directe, indirecte ou contextuelle, ressemblant parfois au sommeil, mais physiologiquement distinct, caractérisé par une élévation de la suggestibilité et qui produit à son tour certains phénomènes sensoriels et perceptuels. Cet état, que certains auteurs appellent « la transe », est un état naturel que l’on peut vivre tous les jours : lorsqu’on rêve éveillé, lorsqu’on regarde un feu attentivement, lorsqu’on perd temporairement la notion du temps au volant d’une voiture ou, tout simplement, lorsqu’on est « dans la lune ».

Pour Olivier Lockert (2001) : c’est un « État Modifié de Conscience », un état de conscience naturel différent de la veille et du sommeil, connu depuis que l’être humain existe. La « conscience » dont on parle est simplement notre esprit conscient : la perception ordinaire que nous avons du monde, avec nos 5 sens. Les techniques utilisées pour modifier l’état de conscience habituel d’une personne (vers moins ou davantage de conscience) sont multiples et choisies en fonction de l’objectif global à atteindre.

La British Medical Association (1955) Un état passager d’attention modifiée chez le sujet, état qui peut être produit par une autre personne et dans lequel divers phénomènes peuvent apparaître spontanément, ou en réponse à des stimuli verbaux ou autres. Ces phénomènes comprennent un changement dans la conscience et la mémoire, une susceptibilité accrue à la suggestion et l’apparition chez le sujet de réponses et d’idées qui ne lui sont pas familières dans son état d’esprit habituel. En outre, des phénomènes comme l’anesthésie, la paralysie, la rigidité musculaire et des modifications vasomotrices, peuvent être dans l’état hypnotique produits et supprimés.

L’Encyclopédie médicale de Russie (1982) État artificiel particulier de l’homme, produit par la suggestion, qui se distingue par une sélectivité particulière des réactions et se manifeste par une augmentation de la réceptivité à l’action psychologique de l’hypnotiseur et la diminution de la sensibilité aux autres influences.

L’Encyclopaedia Britannica (1999, Erickson en avait fait la première définition) Un état psychologique spécial avec certains attributs physiologiques, ressemblant superficiellement au sommeil et indiqué par un fonctionnement de l’individu à un niveau de conscience autre que l’état conscient ordinaire. Cet état se caractérise par un degré de réceptivité et de réponse accrus dans lequel il est donné autant de signification aux perceptions empiriques intérieures qu’il en est généralement donné à la seule réalité externe.

Ce qu’en disent Laurence et Perry (1988) L’hypnose, comme Bernheim l’a dit, n’existe pas [NDLR : ?? voyez la définition de Bernheim ci-dessous]. Ce qui existe, c’est l’interaction entre un contexte donné et l’aptitude du sujet à ce contexte.

Enfin, ce qu’en dit Bernheim (1886) : « La seule chose certaine, c’est qu’il existe chez les sujets hypnotisés ou impressionnables à la suggestion une aptitude particulière à transformer l’idée reçue en acte.
A l’état normal, toute idée formulée est discutée par le cerveau qui ne l’accepte que sous bénéfice d’inventaire; perçue par les centres corticaux, l’impression se propage, pour ainsi dire, aux cellules des circonvolutions voisines; leur activité propre est mise en jeu; les diverses facultés dévolues à la substance grise de l’encéphale interviennent; l’impression est élaborée, contrôlée, analysée par un travail cérébral complexe qui aboutit à son acceptation ou à sa neutralisation; l’organe psychique oppose, s’il y a lieu, son veto a l’injonction.
Chez l’hypnotisé, au contraire, la transformation de l’idée en acte, sensation, mouvement ou image, se fait si vite, si activement, que le contrôle intellectuel n’a pas le temps de se produire; quand l’organe psychique intervient, c’est un fait accompli qu’il enregistre souvent avec surprise, qu’il confirme par cela même qu’il en constate la réalité, et son intervention ne peut plus l’empêcher. Si je dis à l’hypnotisé : « Votre main reste fermée », le cerveau réalise l’idée, dès que formulée. Du centre cortical ou cette idée introduite par le nerf auditif est perçue, un réflexe se produit immédiatement vers le centre moteur correspondant aux origines centrales des nerfs fléchisseurs de la main; la flexion en contracture est réalisée.
Il y a donc exaltation de l’excitabilité réflexe idéomotrice qui fait la transformation inconsciente, à l’insu de la volonté, de l’idée en mouvement.
Il en est de même si je dis à l’hypnotisé :  » Vous sentez un chatouillement dans le nez.  » L’idée introduite par l’ouïe est réfléchie sur le centre de sensibilité olfactive où elle réveille I’image sensitive mémorielle du picotement nasal, telle que les impressions antérieures l’ont créée et laissée comme empreinte latente; cette sensation mémorielle ainsi revivifiée peut être assez intense pour déterminer l’acte réflexe de l’éternuement. Il y a donc aussi exaltation de l’excitabilité réflexe idéosensitive ou idéosensorielle, qui fait la transformation inconsciente de l’idée en sensation ou image sensitive. Les images visuelles, acoustiques, gustatives, succèdent de même à l’idée suggérée.
Le mécanisme de la suggestion, en général, peut donc se résumer dans la formule suivante : accroissement de l’excitabilité réflexe idéomotrice, idéosensitive, idéosensorielle.«

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Vous retiendrez de la définition d’André Weitzenhoffer que l’hypnose fait partie des états de transe, qui font eux-mêmes partie des états modifiés de conscience. Donc, il y a de multiples façons de vivre un état « modifié » de conscience ! Et il n’y a pas de technique unique, particulière : on est en transe hypnotique légère au cinéma, en lisant un bon livre, lorsqu’on est amoureux, tout autant que pendant une cérémonie vaudou, une techno-party… ou tout tranquillement, en faisant de la « sophrologie » ou de la « méditation ».

L’application pratique qui en découle est que vous pourrez aider une personne à découvrir un EMC de deux manières principales :

1– Par focalisation et hypoactivité du corps et/ou de l’esprit (monoidéïsme, isolation psychosensorielle / dissociation conscient-inconscient). On parle de diminution du registre cognitivo-sensoriel. C’est l’Hypnose habituelle, depuis son origine.

2– Par ouverture et hyperactivité du corps et/ou de l’esprit (rayonnement, saturation physico-psychique / association conscient-inconscient). On parle d’augmentation du registre cognitivo-sensoriel. C’est l’Hypnose Humaniste.

Ensuite, il faudra accentuer cette « transe légère ordinaire » pour en faire une véritable transe hypnotique.

Il apparaît donc deux « familles » : trois des quatre formes d’hypnose agissent par focalisation et dissociation d’esprit, en accentuant la cassure naturelle entre le conscient (notre perception habituelle) et l’Inconscient (notre esprit profond), et une seule forme agit par ouverture et effet d’association d’esprit (connexion), l’Hypnose Humaniste, en faisant en sorte de réunifier la personne en elle-même.

Dans tous les cas, à partir du moment où la personne n’est plus dans son état ordinaire de conscience, elle est « en EMC », donc en état d’hypnose pour ce qui concerne nos techniques.
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